Affaire Grégory : les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob annulées

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a annulé ce mercredi "sur des points de procédure" les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob dans l'affaire Grégory. 

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Les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob pour le rapt mortel du petit Grégory il y a 33 ans, ont été annulées par la chambre de l'instruction de Dijon, a-t-on appris ce mercredi 16 mai auprès de leurs avocats.

Les magistrats ont simultanément levé les contrôles judiciaires qui pesaient sur les trois mis en examen, ont indiqué les avocats après avoir pris connaissance du délibéré de la chambre.

Mais la décision des magistrats "porte sur des points de procédure et non pas sur des éléments touchant au fond du dossier", a rapidement précisé dans un communiqué le procureur général de Dijon Jean-Jacques Bosc.

"L'affaire Grégory continue. Les actes d'enquête essentiels n'ont pas été annulés", a-t-il ajouté à l'AFP, en précisant qu'il avait jusqu'à mardi pour former un pourvoi en cassation et, qu'à défaut, il pourrait demander ensuite le renouvellement des mises en examen.

Les avocats des époux Villemin, les parents de Grégory, ont d'ores et déjà demandé "que la chambre de l'instruction convoque à nouveau Murielle Bolle et les époux Jacob pour leur notifier à nouveau leur mise en examen, en bonne et due forme".

"Le bien-fondé de ces mises en examen n'a en rien été remis en cause", ont-ils insisté dans un communiqué. Pour eux, la Cour a simplement relevé que la présidente de la chambre de l'instruction Claire Barbier, qui avait prononcé seule ces mises en examen, "n'en avait pas le pouvoir juridique, et que c'est à la chambre de l'instruction collégialement d'en décider." 

Les époux Jacob avaient été mis en examen le 16 juin 2017, Murielle Bolle le 29 juin 2017, pour "enlèvement et séquestration suivis de mort."

"C'est une très belle victoire pour nous. Murielle Bolle est innocente. Sa mise en examen tombe, son contrôle judiciaire également. Murielle Bolle est libre et innocente", s'est félicité l'un de ses conseils, Me Christophe Ballorin, ajoutant que "c'est également le cas pour les époux Jacob".

La chambre de l'instruction a considéré "qu'il n'y avait pas d'indice grave et concordant laissant à penser qu'elle ait pu participer à l'infraction qui lui est reprochée", a précisé Me Ballorin.

L'affaire Grégory n'est pas terminée. Il est souhaitable qu'elle ne se termine que lorsqu'on connaîtra le coupable.
— Me Christophe Ballorin, avocat de Murielle Bolle



Nouveau rebondissement

À l'automne 1984, Murielle Bolle, alors âgée de 15 ans, avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d'une garde à vue devant les gendarmes, d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Ce dernier avait été incarcéré puis relâché avant d'être tué d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, en 1985.

Trois décennies plus tard, l'accusation soupçonnait cette femme aujourd'hui âgée de 48 ans d'avoir participé à l'enlèvement et soutient que sa rétractation s'explique par des violences familiales subies à l'époque - ce qu'elle conteste.

Les deux septuagénaires Jacqueline et Marcel Jacob étaient quant à eux soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, à l'origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées et d'être aussi impliqués dans l'enlèvement et la mort du garçonnet dans le cadre d'un "acte collectif".

"C'est encore un nouveau rebondissement énorme dans ce dossier" et "manifestement un camouflet pour l'enquête", a réagi de son côté Me Frédéric Berna, l'un des avocats de Jacqueline Jacob. 

Cette affaire a déjà connu plusieurs rebondissements spectaculaires: en juillet 1985, après la mort de Bernard Laroche, le juge Jean-Michel Lambert avait opéré un spectaculaire revirement en portant ses soupçons vers la mère de Grégory, Christine Villemin. Celle-ci avait finalement été innocentée en 1993. Le juge Lambert lui-même s'était donné la mort en juillet dernier après la relance de l'affaire.

 

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